Pair-aidant définition et fonctionnement

Qu’ils soient dus à une maladie mentale ou à un événement difficile de la vie, les troubles psychologiques sont trop souvent synonymes d’isolement. Or, rester seul aggrave inévitablement la situation. La meilleure alternative est de pouvoir échanger avec des personnes ayant vécu une expérience similaire. C’est là tout le propos de la pair-aidance. Ce guide vous propose de découvrir le rôle de pair-aidant. Nous mentionnerons aussi la téléassistance, une solution complémentaire aux pairs-aidants.

Pair-aidant : qu'est-ce que c'est ?

Pair-aidant : définition

Une personne ayant partagé une expérience similaire à la nôtre est communément appelée un pair. Dans le domaine de la santé mentale, l’entraide entre les individus est fondamentale. Elle se base sur le partage d’expérience, la compréhension mutuelle et la recherche de solutions aux difficultés rencontrées.

Le mot “aidant” vient compléter le mot “pair” pour renforcer cette idée de soutien. À l’image du proche aidant, le pair-aidant est un individu qui a fait le choix de s’investir dans l’entraide. La particularité est que le pair-aidant s’est lui-même rétabli d’un parcours personnel difficile. Il est donc en mesure de comprendre pleinement les problématiques de la personne aidée.

Le pair-aidant (ou la pair-aidante) peut être une personne bénévole (travaillant pour une association) ou salariée dans un service de santé mentale. Elle peut aussi exercer en tant que travailleur indépendant. Les pairs-aidants utilisent leurs expériences des troubles psychologiques pour aider des personnes en difficulté. Ils peuvent notamment animer des groupes de parole et des réunions d’informations, mais également assurer un suivi individuel.

Comment fonctionne la pair-aidance ?

Le principe de pair-aidance repose sur l’entraide entre des personnes étant ou ayant été atteintes d’une maladie psychique. Cette relation aidée – pair- aidant est encouragée pour soutenir et rendre autonomes les patients en santé mentale. La finalité : le rétablissement de ces patients afin d’éviter tout risque d’épuisement, à l’image du syndrome de l’aidant familial.

Même si un docteur peut soigner une maladie mentale, seule cette dernière peut accéder au rétablissement. Se faire aider par une tierce personne ayant surmonté une expérience similaire fait une grande différence. C’est là tout l’enjeu de la pair-aidance.

La pair-aidance repose sur les principes d’entraide entre pairs. À savoir :

  • Le partage d’expériences similaires ;
  • L’échange d’informations (sentiment vécu, difficultés rencontrées, moyens de rétablissement, etc.) ;
  • Le fait de soutenir sans juger l’autre.

Cadre réglementaire et législatif de la pair-aidance en France

La pair-aidance bénéficie d’une reconnaissance croissante dans le cadre législatif et réglementaire, reflétant une reconnaissance croissante de son importance.

Par exemple, l’arrêté du 4 août 2023, modifiant celui du 30 juillet 2021 relatif à l’expérimentation nationale d’équipes locales d’accompagnement sur les aides techniques (EqLAAT), souligne l’intérêt du recours aux pairs-aidants. Ce texte prévoit leur intégration dans les équipes locales pour accompagner les personnes en situation de handicap et les personnes âgées dans le choix et l’utilisation d’aides techniques, garantissant ainsi une approche neutre et indépendante de tout intérêt commercial.

Par ailleurs, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement a introduit plusieurs mesures pour soutenir les aidants, notamment en affirmant leur droit au répit. Si cette loi ne mentionne pas explicitement la pair-aidance, elle encourage néanmoins des dispositifs comme celle-ci permettant aux aidants de souffler afin de prévenir leur épuisement.

Ces évolutions montrent la volonté des pouvoirs publics d’encadrer et de promouvoir la pair-aidance en France, en reconnaissant son rôle essentiel comme soutien aux personnes vulnérables.

Quelles formations sont disponibles pour devenir pair-aidant ?

Pour devenir pair-aidant, le mieux reste d’en parler au service dans lequel la personne est suivie. En France, quelques structures de soin et d’accompagnement emploient des pairs-aidants (bénévoles, salariés ou indépendants).

En France, de plus en plus, des formations professionnalisantes en pair-aidance en santé mentale se développent. Bien que la profession ne soit pas encore totalement encadrée par un diplôme d’État, des parcours certifiants et des formations spécialisées se développent pour structurer ce rôle.

Parmi elles, on retrouve le diplôme de pair-aidance en santé mentale, proposé par certaines universités et instituts de formation, comme l’Université Paris 8 et l’Université de Lille. Ces formations permettent aux personnes ayant une expérience vécue de la maladie psychique de professionnaliser leur accompagnement auprès d’autres usagers.

La fonction de Médiateur de Santé-Pair (MSP) peut ainsi être validée via une formation universitaire, notamment par la licence Sciences sanitaires et sociales, avec une spécialisation en Parcours MSP. Des établissements comme l’Université Paris 13 et le Centre collaborateur de l’OMS (CCOMS) proposent des parcours permettant de devenir pair-aidant professionnel, en acquérant des compétences spécifiques, notamment en médiation.

D’autres dispositifs existent également dans le domaine du handicap et du vieillissement, notamment via des associations ou des organismes spécialisés. Par exemple, des centres de formation comme le GRETA proposent des cursus adaptés aux besoins des futurs pairs-aidants. En complément, certaines formations intègrent des modules spécifiques sur la posture d’accompagnement, la communication bienveillante et la gestion des émotions, essentiels pour assurer un soutien efficace.

Ces formations permettent aux pairs-aidants d’acquérir une légitimité et une expertise reconnue, renforçant ainsi leur rôle dans le paysage de l’accompagnement.

Où trouver des pairs-aidants ?

Pour trouver du soutien auprès d’un pair-aidant, il y a 4 options (qui sont complémentaires).

1 – Dans des associations de proches-aidants

Les associations de proches-aidants ou d’usagers sont là pour favoriser l’écoute, le partage d’informations et la rencontres entre pairs-aidants. Vous pouvez vous rendre sur place si l’association dispose de locaux. Vous pourrez ainsi y bénéficier de la pair-aidance via des permanences, des réunions et des activités dédiées. De nombreuses associations ont un site web, un forum de discussion, et sont joignables par téléphone. C’est le cas d’Aidant Attitude par exemple.

2 – Dans des groupes d’entraide mutuelle (GEM)

Les groupes d’entraide mutuelle sont des lieux de rencontres et de loisirs pour les individus ayant des troubles psychiques. Ce sont des associations bien spécifiques, car elles sont gérées par les pairs-aidants eux-mêmes. L’entraide passe par la pratique d’activités qui donne l’occasion de créer des liens. Pour en savoir plus et trouver une GEM près de chez vous, nous vous invitons à consulter le site de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie).

3 – Dans des forums de discussions en ligne

Sur internet, il est possible de trouver des communautés de pairs-aidants qui se réunissent via des forums de discussion et des groupes sur les réseaux sociaux. L’entraide passe surtout par des échanges sur des situations et des problématiques bien précises. Vous pouvez ainsi y discuter avec des pairs-aidants de toute la francophonie, sans contrainte de distance. Autre avantage : la possibilité de rester anonyme si vous le souhaitez.

4 – Dans un service de soins ou d’accompagnement

De plus en plus de structures de soin et d’accompagnement ont recours à des pairs-aidants. Ceux-ci sont employés bénévolement, en indépendants ou parfois salariés. Ils sont parfois formés professionnellement (notamment via la fonction de MSP, comme nous l’avons vu précédemment) à la pratique de ce métier et de ses nombreux bénéfices sur les patients (salariés, indépendants et bénévoles).

Pair-aidant : le guide complet

Quels sont les défis rencontrés par les pairs-aidants ?

Bien que la pair-aidance soit de plus en plus reconnue, les pairs-aidants font face à plusieurs défis dans l’exercice de leur mission. L’un des principaux obstacles est la reconnaissance professionnelle de leur rôle, qui reste encore mal définie dans certains secteurs. L’absence d’un cadre réglementaire clair et d’un statut officiel complique leur rémunération ou leur évolution de carrière.

Un autre défi majeur réside dans la gestion de la charge émotionnelle. Accompagner une personne en difficulté demande une grande empathie, mais peut aussi générer une forme d’épuisement, notamment lorsqu’un pair-aidant se retrouve confronté à des situations douloureuses rappelant sa propre expérience. Il est donc essentiel qu’il bénéficie d’un soutien psychologique et de temps de supervision pour éviter le surmenage.

Les pairs-aidants doivent également composer avec le manque de sensibilisation des autres professionnels de santé et du secteur médico-social. Dans certains cas, leur expertise issue de l’expérience vécue peut être mal comprise, ce qui limite leur intégration au sein de ces équipes.

Enfin, l’accès aux financements reste un défi majeur. De nombreux dispositifs de pair-aidance sont encore expérimentaux et dépendent de financements ponctuels. Pour leur assurer une place pérenne dans l’écosystème de l’accompagnement, il est important que des politiques publiques claires soient élaborées pour favoriser leur reconnaissance.

Sources référentes :
Arrêté du 4 août 2023 relatif à l’expérimentation nationale d’équipes locales d’accompagnement sur les aides techniques – Legifrance.gouv.fr
Loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement – Legifrance.gouv.fr

La téléassistance : un outil complémentaire à la pair-aidance

Être pair-aidant n’a rien de facile au quotidien. En fonction de leurs problématiques, certaines personnes aidées nécessitent une présence et une vigilance constantes. Il est pourtant humainement compliqué d’être omniprésent. En complément à la pair-aidance, il est donc judicieux d’utiliser le boîtier de téléassistance de l’ADMR.

Il faut voir la téléassistance comme une solution de répit pour les pairs-aidants. Dès lors qu’ils ne peuvent être présents, la téléassistance prend le relais pour les prévenir en cas de danger (crise, malaise, appel à l’aide, etc.). Pour en savoir plus, c’est par ici !

Qu’est-ce qu’un pair-aidant ?

Un pair-aidant est un individu qui a choisi de s’investir dans l’entraide. S’étant lui-même rétabli d’un parcours psychologique difficile, il bénéficie d’une expérience concrète des difficultés rencontrées par les personnes aidées. Le contact n’en est alors que plus facile. À noter que le pair-aidant peut être une personne bénévole (au service d’une association d’aidants), salariée (dans un service de santé mentale), ou encore indépendante (exerçant en ayant créé sa micro-entreprise).

Comment bénéficier de la pair-aidance ?

Il est possible de trouver un pair-aidant dans :

  • Des associations de proches-aidants
  • Des groupes d’entraide mutuelle (GEM)
  • Des forums de discussions sur internet
  • Des services de soin ou d’accompagnement

Les dépliants FILIEN ADMR

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